4 days ago
Vaud: droite et patronat pour les emplois d'Holcim
Votation vaudoise du 28 septembre
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La droite et le patronat pour les circuits courts et les emplois d'Holcim
Leur combat est lancé contre l'initiative qui mettrait fin à la carrière du Mormont et pour le contre-projet.
Jérôme Cachin
La cimenterie Holcim à Éclépens en avril 2024 et sa carrière de la colline du Mormont.
Jean-Paul Guinnard
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En bref : L'ex-ministre Pascal Broulis s'oppose à l'initiative visant à protéger le Mormont.
Le site d'Holcim risque de perdre 150 emplois directs en cas d'acceptation.
Le contre-projet promeut l'économie circulaire tout en limitant l'exploitation du site.
La Suisse recycle actuellement 85% de son béton de démolition.
«Toute sortie du béton au pas de charge me paraît illusoire et même dangereuse…» Pascal Broulis a ouvert les feux contre l'initiative «Sauvons le Mormont», en votation populaire le 28 septembre. L'ex-ministre des Finances et conseiller aux États vaudois PLR monte au front contre ce changement de la Constitution cantonale.
Lancée en 2022 notamment sous l'impulsion des Verts, un an après la ZAD (zone à défendre) de la colline du Mormont, l'initiative mettrait fin à l'exploitation de la carrière pour la cimenterie Holcim d'Éclépens. Si le texte n'a pas été retiré, c'est parce que «le comité d'initiative a été d'une certaine manière noyauté par l'extrême gauche, puisque c'est quand même elle qui y a fait le poids», explique Nicolas Suter, chef de file PLR au Grand Conseil vaudois.
Mormont sans exploitation?
«Le site du Mormont est déclaré site protégé. Toute exploitation du sol y est interdite, à l'exception d'une activité agricole et sylvicole respectueuse de l'environnement et de la nature.» Voilà les deux phrases honnies par les organisations patronales, de la construction et de l'immobilier, le PLR, l'UDC et les Vert'libéraux. Leur comité dispose d'un budget de 200'000 francs, dont 15'000 financés par Holcim.
Jeudi, au Centre de formation des métiers de la construction, à Échallens, leur cri de ralliement est «circuits courts». Leur campagne est aussi lancée en faveur du contre-projet. Défendu par le ministre Vert Vassilis Venizelos, il rassemble tous les partis, sauf la gauche radicale. Il fixerait dans la Constitution que l'État et les communes «créent des conditions favorables au développement de l'économie circulaire». Il protège aussi le Mormont par le biais de la loi: les périmètres d'exploitation seraient figés.
Une occasion pour l'économie circulaire
Pascal Broulis insiste sur les «150 emplois directs» menacés si Holcim doit partir, et les «300 emplois indirects». Il compare l'enjeu aux combats pour Novartis à Prangins, Vetropack à Saint-Prex et la raffinerie de Cressier (NE). Pour l'UDC Yvan Pahud, conseiller national, l'initiative est «suicidaire», car elle provoquerait l'importation de ciment par «60'000 camions étrangers», donc plus de CO 2 , alors que la Suisse a un besoin annuel de 5 millions de tonnes de ciment, le liant du béton. L'initiative serait aussi contraire à «l'économie circulaire qui est en marche», assure la conseillère nationale Vert'libérale Céline Weber: «Le béton peut être recyclé quasi à l'infini, 85% du béton de démolition est ainsi recyclé actuellement en Suisse. Il ne faut pas louper l'occasion d'inscrire le principe de l'économie circulaire dans la Constitution.»
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Jérôme Cachin est journaliste à la rubrique vaudoise depuis 2019, spécialisé en politique. Plus d'infos
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